création 1999 – LE FUNAMBULE

De Jean Genet
Mise en scène, scénographie  Alain Timár

 

 » Une paillette d’or est un disque minuscule en métal doré, percé d’un trou. Mince et légère, elle peut flotter sur l’eau. Il en reste quelquefois une ou deux accrochées dans les boucles d’un acrobate…  » (…) « Et ta blessure où est-elle ? Je me demande où se cache la blessure secrète, où tout homme court se réfugier si l’on attente à son orgueil, quand on le blesse ?… C’est dans cette blessure – inguérissable puisqu’elle est lui-même – et dans cette solitude qu’il dot se précipiter, c’est là qu’il pourra découvrir la force, l’audace et l’adresse nécessaire à son art. « 

Jean Genet

Un espace vide. Un long fil d’acier tendu le traverse à mi-hauteur…
Deux êtres à vivre sont là devant moi :
le funambule sur son fil et Jean au sol.

Jean parle au funambule et lui adresse
ses conseils pour évoluer sur le fil.
 » Tu entres et tu es seul « , les dés sont jetés :
le public est admis pour mieux montrer
au funambule sa  » solitude mortelle  » et à Jean
son  » irréductible singularité « .

Dans sa vie quotidienne, le funambule
ne traverse que grisaille et hébétude. Il n’existe
vraiment que pour et sur le fil. Cet homme
d’exception qui marche et qui danse entre la terre
et le ciel, est-ce un monstre ou est-ce un ange ?

Que ce funambule devienne légende !
Je le vois qu’avance et qui va, mais vers quoi ?
Un pied sur le fil, un pied dans le vide,
et la tête dans les étoiles.

Ultime confusion du  » je  » qui est un autre.
Quête ineffable qui me fait penser à cette sculpture
de Giacometti  » L’homme qui chavire « , à l’extrême
limite de l’équilibre et qui pousse encore plus loin
les frontières du possible.
A.T

Avec : 
Marcelle Basso
Daniel Berlioux
Paul Camus
Ivo Palec

Musique : Michel Arbatz
Lumière  : Nicolas Chevalier